A travers le portrait de trois femmes de générations différentes, l'auteur trace une fresque valaisanne avec des sentiments universels: l'amour, la mort, le doute.
Extrait
Léopold. Je murmurai doucement le nom de mon enfant alors que j’avais envie de hurler mon désespoir. Léopold va mourir !
Une immense douleur me transperça. Elle était si forte que je mis mes deux mains pour soutenir ma tête. Elle allait éclater, me semblait-il. J’aurais aimé retourner vers le néant, mais cette peine indicible m’en empêcha. Ma poitrine était oppressée. J’avais de la peine à respirer. Je suffoquai. Alors, je m’agrippai au bras de mon mari comme une bouée de secours. Surpris dans son sommeil, Frédéric ouvrit les yeux, sentit ma main se crisper sur la sienne. Il alluma la lumière et fut frappé par l’expression pathétique et misérable de mon visage. Une souffrance indescriptible m’envahit. Mes lèvres serrées n’osaient prononcer les mots violents de désapprobation totale envers ce destin qui s’acharnait ainsi ou plutôt envers ce Dieu qui osait enlever la vie à l’innocence même, celle de mon enfant.